Lorsque vous développez votre activité de photographe pro, le choix de la forme juridique est primordial. Outre le choix des prestations, des produits photo à vendre ou du marché sur lequel se positionner, la structure juridique de l’entreprise est importante. La forme juridique de l’entreprise définit en effet toutes les règles applicables à la vie d’une entreprise : son organisation ou encore le régime fiscal. Ainsi, si vous souhaitez vous lancer en freelance, plusieurs options sont à envisager. Voici quelques conseils pour vous aider à lancer votre activité en tant qu’indépendant. Quel statut pour photographe choisir ?
Etape 1 : créer une société ou exercer en son nom propre ?
C’est la première question à se poser : il faut peser les avantages et les inconvénients de ces deux options.
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En exerçant en tant qu’entrepreneur (à votre compte), les formalités de déclaration et de début d’activité sont très simples à accomplir. Très rapidement et pour un coût relativement bas, vous pouvez démarrer votre activité. Au cours de la vie de la société, les formalités sont peu nombreuses et largement simplifiées, notamment au niveau comptable. Cependant, vous serez responsable personnellement des pertes éventuellement engendrées (voir étape 2 : il existe des aménagements pour limiter votre responsabilité)
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Si vous choisissez de créer une société seul (EURL ou SASU), vous répondrez des dettes de la société qu’à hauteur de l’argent que vous y avez mis. C’est un des avantages majeurs des sociétés. Du côté négatif, on trouve des formalités de création de d’organisation plus coûteuses et plus complexes. En effet, pour créer une société il faut rédiger des statuts, publier une annonce légale de création de société dans un journal et faire parvenir plusieurs documents au greffe.
Etape 2 : Limiter votre responsabilité au maximum
En tant qu’entrepreneur, si vous accumulez des dettes professionnelles, vos créanciers pourront se payer sur vos biens professionnels comme sur vos biens personnels. Pour éviter ce désavantage, vous pouvez choisir l’EIRL (Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée). Grâce à ce mécanisme, vous pouvez séparer simplement vos biens professionnels de vos biens personnels. Sur un document, vous devez lister les biens qui seront affectés à votre activité. Les créanciers ne pourront plus saisir vos biens personnels.
Pensez également au statut d’auto-entrepreneur ! Des obligations comptables et fiscales simplifiées, pas de facturation de TVA, simplicité de création…. un bon moyen de démarrer votre activité en tant qu’indépendant.
Etape 3 : quelle est la meilleure forme juridique ?
Il n’existe pas a priori de meilleure forme juridique. Tout dépend de votre situation et de votre activité. Démarrer en tant qu’auto-entrepreneur est souvent utile pour tester un projet, débuter une activité. S’il s’avère que l’activité est vouée à se développer, une transformation est toujours possible en société (EURL ou SARL). Rien n’est donc définitivement fixé : au cours de la vie de l’entreprise, la forme juridique peut donc évoluer.
Changer de statut en cours de route : l’expérience d’un photographe !
Selon vos besoins et votre situation, vous avez été, êtes, ou serez amenés à changer de statut juridique en tant que photographe professionnel. Voilà un mot qui fait peur… SAS, SASU, EURL, EIRL, Micro-entrepreneur, SARL ? Ce n’est déjà pas toujours évident de créer sa première société, alors changer de statut !? Pas de panique, chez Lumys, certains photographes professionnels ont sauté le pas. Nous avons demandé à Philippe Félicité de nous faire part de son expérience.
Après avoir partagé avec nous ses astuces pour être efficace sur les réseaux sociaux, Philippe Félicité, photographe, nous explique pourquoi et comment il est passé du statut micro-entrepreneur (ancien auto-entrepreneur) à celui de SAS (Société par actions simplifiées).
Philippe Félicité
Pourquoi être passé du statut micro-entrepreneur à celui de SAS ?
« J’ai décidé de changer de statut juridique car je devais changer de matériel. Il faut savoir que lorsqu’on est micro entrepreneur (le nouveau terme pour auto entrepreneur), au niveau des charges, on ne récupère rien. Je voulais aussi me libérer du RSI, la couverture sociale pour les indépendants ! Il me fallait également un statut qui puisse s’accorder avec mon autre statut de salarié. »
Concrètement, qu’est ce que cela change pour vous, ce nouveau statut ?
« Aujourd’hui je suis président de ma société, mono actionnaire. Ma société est bien séparée de mon patrimoine.* Tout ce qui est dans la société y reste, je récupère la TVA sur le matériel. Comme j’ai un studio photo chez moi, maintenant, je peux passer les frais électricité en charges ! »
*La SAS est une personne morale, ce qui signifie qu’elle a une existence qui est indépendante de ses fondateurs. Elle a un patrimoine qui lui est propre et donc séparé de celui de ses associés. Leur patrimoine personnel est protégé en cas de dettes de la société.
Modification de statuts. J’espère avoir bien compris.
Cet article a été écrit avec LegalVision

Si vous souhaitez plus d’informations sur les différentes formes juridiques, voici quelques articles à lire :
- Comment passer d’auto-entrepreneur à une EURL ou SASU ? (Captaincontrat.com)
- Comment basculer d’auto-entrepreneur à société ? (Expert-comptable-tpe.fr)
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Passer de l’auto-entrepreneur à l’EURL ou la SASU (Lecoindesentrepreneurs.fr)
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